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'Rehearsal for Swansong That Still Touches' Paris 2009 Text by Ghislaine Perichet

SHADOW OF A DOUBT

Photography from the Royal College of Art

à la Galerie Michel Journiac, 30 octobre – 12 novembre 2009.

Diaporama, captures d’écran : Ghislaine Perichet, avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Shadow of a Doubt, Galerie Michel Journiac. Photo GP.

À l’intérieur de l’espace de la galerie Michel Journiac, la vidéo Rehearsal for a Swansong that Still Touches est projetée au niveau du sol sous la forme d’un plan de projection vertical au format réduit et fait face, ou presque, à la photographie en noir et blanc, Peek-a-Boo, placée sur un pilier et à hauteur du regard. Photographie exposée et projection vidéographique dénuées de couleur se font face, entrent en résonance, en silence.

Karin Gunnarsson est artiste suédoise, photographe et vidéaste qui vit et travaille à Londres. Acceptant de relater sa réflexion en matière de recherche et de création, elle rapporte ses propos, qu’elle traduit et confronte à une langue étrangère, le français, langue qu’elle pratique avec dextérité et dont la traduction nous offre aujourd’hui l’opportunité d’une lecture singulière de l’oeuvre, une lecture abordée sous l’angle d’un certain regard. Notre attention est ici soumise à l’épreuve du temps, le temps

nécessaire à chacun d’entre nous pour tenter une traversée du texte transcrit ici dans l’intégralité de sa forme et de son contenu2.

ARTIST STATEMENT

M'oeuvre actuel consiste en performance basées photographies et les installations vidéo. J'utilise de divers modes de présence humaine dans mes images où je crée des scénarios minimaux par explorant théâtralement des seuils entre visible/invisible, positif/négatif, l'absence/présence. Il faut que j'aie habité l'oeuvre pour éprouver la transformation d'est immergé par la touche et comment ceci traduit dans la langue de l'image par les gestes et de traces. La question importante haussée est où je suis dans l'image et comment ceci relate à ce que c'est que le téléspectateur regarde. Une peau ou quelque chose rejetés vides se sont imaginées hors du visible. Il y a aussi la question où le téléspectateur comme le protagoniste principal est localisé dans ce scénario. L'action et l'interaction monotones avec les matériels sont favorables à la transcendance où je peux entrer et marche par pour marcher hors, disparaître. C'est l'expérience de ce processus de transformative que j'aimerais imite dans l'expérience perspicace de l'iconographie. Je suis intéressé dans la transcendance de phenomenological par l'immersion méditative dans la question par rapport à la transcendance iconique d'images. Peut-être cette relation rencontre où la bobine de film blanche de Nam June Paik rencontre le surréalisme de Maya Derren ou dans une espace où la langue binaire de Martin Creed rencontre la logique de theatricality comme trouvé dans les films de David Lynche et l'oeuvre de Matthew Barney. L'image est une surface où tous éléments sont égal, une membrane où positif et les négatifs existent sur le même avion. Une peau que l'un doit la coupure pour être touché par le visible. Le visible comme la résistance qui exige l'interruption et même la violence pour être fait sensuel. Je cherche le point où la sensualité saisit et l'oeuvre entre dans un court-circuit et lui-même transcende ainsi. Où l'un est parti avec rien mais le voyage pris en traversant l'oeuvre. L'oeuvre en cours selon l'exposition ‹ l'Ombre d'un doute › est une projection vidéo que j'ai intitulé ‹ La Répétition pour un Swansong que Touches Toutes de Meme› qui est couplé avec une photographie « Peek-a-Boo ». Les deux ces études regardent la relation du corps comme caché et transformé dans une nouvelle visibilité en forme d'un symbolisme potentiel que les figures deviennent quand incorporé dans l'imagination du téléspectateur créant ainsi des fluctuations d'est dans le travail ou hors de la lecture il. Je suis intéressé dans comment la photographie reste sur un avion idole intellectuel pendant que le vidéo, parceque'il y a les mouvements, abandonne rarement sa sensualité. Les titres jouerent avec la répétition d'images de clicheed qui couvre le secteur ultime d'inconnu, qui est la mort.


Karin Gunnarsson - November 2009.

N’est-ce pas à travers les fautes d’orthographe, les rapprochements aléatoires de vocabulaire et la syntaxe déformée, à travers les incohérences et trous inhérents à la forme du texte traduit, et là où bute le regard, que s’offrent à lire les doutes et interrogations de Karin Gunnarsson, se donne à percevoir l’oeuvre ? Explorons les espaces ménagés entre les mots et les expressions, ces espaces entre-deux espaces, passerelles tendues qui ouvrent le passage au regard, voies propices à voir entre les lignes, là où s’attarde et s’égare l’attention pour qu’à l’oeil pointent les abîmes creusés entre les mots, là où se logent les trésors et territoires encore insoupçonnés d’un scénario que l’artiste aborde avec passion et opiniâtreté. À quoi bon s’évertuer à remettre de l’ordre, réinventer un texte qui se donne à voir et à sentir ? Pourquoi prendre le risque de perdre l’idée, le fil conducteur d’un irréductible qui se trame là et s’édifie à travers l’oeuvre ? Pourquoi s’attarder encore à ce qui se lit si bien, pour ne pas voir ce qui se lie, se montre ou se place en retrait, s’entend ou se tait, se livre et se transmet, se trame de manière étrangement structurée et s’invente ? Au contraire, c’est à travers la spécificité de la narration, là où les sons et le sens entrent en désaccord, là où s’enchevêtrent les tournures et les phrases, où la traduction émise par la machine3 de manière aléatoire est mise en branle et en danse par l’artiste ; c’est là, précisément, que le regard ouvre à la pensée qui prend forme pour transcrire une relation. Karin Gunnarsson tente de saisir l’insaisissable, prend le risque de se perdre, cherche les mots pour dire et se dire, dévoile les images pour faire parler les silences, laisse paraître l’ombre de ses doutes au rythme décalé des liaisons et juxtapositions des mots, des sons, là où la pensée achoppe et le regard s’échappe, là encore où les sonorités s’accordent et la lecture s’harmonise. Le texte de Karin Gunnarsson de ne nous conduirait-il pas au-delà des mots et des images, là où il n’y a rien à dire⁴, là où la voix fait silence pour mieux se fondre à l’intérieur des cadres et montrer ? À l’attention requise, la tension générée lors de notre première lecture comme le fut, on l’imagine, celle de l’artiste au moment de l’écriture, succède le temps d’un lâcher prise. Nous franchissons la distance qui nous sépare encore de l’oeuvre pour mieux nous affranchir du sens, aborder les voies et voiles de l’imagination, pour nous laisser guider et prendre place, celle que l’artiste

nous octroie face au corps, masse informe, dissimulé sous le joug des oripeaux, son corps. Karin Gunnarsson semble se redresser comme pour faire signe avant de retomber, son corps retenu comme l’est notre regard, attiré par les surfaces sombres ménagées dans le mur et à la surface du tableau, ombres sombres aux profondeurs insondables si bien contenues et murées, comme le corps, enfermé.

En acceptant de nous perdre à travers le dédale labyrinthique de la langue, l’attention mobilisée par l’élan d’un témoignage mû par l’émotion, nous multiplions les opportunités d’un rapprochement à l’oeuvre. Nous quittons les mots pour accéder à la chair du texte et aux images, nous franchissons la peau que l'un doit la coupure pour être touché par le visible⁵, pour accéder au visible, cette qualité prégnante d'une texture, la surface d'une profondeur, une coupe sur un être massif, un grain ou corpuscule porté par une onde de l'Être⁶. Ce n’est plus seulement du regard que nous participons du processus mis en jeu par l’artiste, mais du corps tout entier investi dans la flagrance d’une histoire, comme le protagoniste principal est localisé dans ce scénario. Karin Gunnarsson est aventurière qui aborde les territoires de l’ombre qu’elle met en scène. Son écriture ainsi libérée ravive le champ de la

perception, ranime les formes déjà contenues en attente de nouvelles réalisations, là où il n’y aura plus besoin des mots pour le dire. Là où, entre image fixe et image en mouvement, entre Rehearsal for a Swansong that Still Touches et Peek-a-Boo, bientôt, au-delà des maux et bien audelà de la mort, à travers le mur du silence, sera l’émergence du corps. Qu’en sera-t-il de la voix ?

Merci à Karin GUNNARSSON.

Ghislaine PERICHET, le 7 novembre 2009.

1. John CAGE, « Discours sur rien », in Silence (1970), Paris, Denoël, 2004, p. 68. 2.

Texte diffusé avec l’aimable autorisation de l’artiste. 3. Google Traduction, Site :

« http://translate.google.cf/?hl=fr#4 ». 4. Ibid.1. 5.Karin GUNNARSSON, « ARTISTE

STATEMENT », November 2009 - Site: « www.karingunnarsson.com ». 6. Maurice

MERLEAU-PONTY, Le visible et l'invisible, Paris, Gallimard, 1964, p.180.

Pour accéder au texte original, contacter :

Galerie Michel Journiac, à l’attention de Ghislaine Perichet - Université Paris 1 Panthéon-

Sorbonne - UFR d’arts plastiques et sciences de l’art, 47-53 rue des Bergers, 75015

Paris. Site : « http://www.galeriemicheljourniac.sup.fr/ »


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